Insertion scolaire et professionnelle

Malgré des traitements parfois longs, entraînant éventuellement un absentéisme scolaire important, le cancer ne semble pas avoir eu d’impact négatif sur la réussite scolaire ou l’insertion professionnelle, pour la plupart des anciens patients.

Au contraire, en comparaison de la population française de même âge et de même sexe, on a observé chez les anciens patients une plus grande proportion de personnes titulaires d’un diplôme du supérieur (université, grande école…) et de personnes exerçant une profession de cadre. Par exemple, 23% des anciens patients étaient cadres au moment de l’étude, contre seulement 15% de la population française de même âge et de même sexe.

Figure 1. Profession et niveau d’études des anciens patients en comparaison de la population générale française de même âge et de même sexe

Figure 1. Profession et niveau d’études des anciens patients en comparaison de la population générale française de même âge et de même sexe

De plus, le taux de chômage était légèrement inférieur à celui observé en France pour des personnes de même âge et de même sexe, ce qui s’explique par la part plus importante de cadres parmi les anciens patients (en effet, les cadres sont généralement moins touchés par le chômage).

Mais ces résultats ne sont pas identiques selon le type de cancer pédiatrique. Les patients traités pour des tumeurs cérébrales ont plus souvent des séquelles cognitives (troubles de la mémoire, ralentissement de la pensée ou difficultés à résoudre des problèmes) en raison de la tumeur et de ses propres conséquences, de la chirurgie ou de la radiothérapie crânienne. Ils ont des résultats scolaires inférieurs à ceux observés dans la population française de même âge et de même sexe. D’un point de vue professionnel, ils appartiennent moins souvent à la catégorie des cadres et, inversement, exercent plus souvent des professions manuelles relevant de la catégorie des ouvriers. Les personnes traitées pour une tumeur cérébrale sont également plus souvent au chômage ou plus souvent inactives que les Français de même âge et de même sexe.

Sources : Publications de la FCCSS sur l’insertion scolaire et professionnelle.

Une étude qualitative par entretiens a été menée en complément de l’étude quantitative par questionnaire. Le rapport complet de l’étude peut être consulté ici.

EN PRATIQUE

Si vous rencontrez actuellement des difficultés dans votre vie professionnelle, il peut être utile que vous fassiez une demande de Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) auprès de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées, ancienne Cotorep). Attention, cette démarche est assez longue (comptez au minimum quatre mois), il peut être utile de l’anticiper.

La RQTH permet de bénéficier :
– de l’ouverture du droit au bénéfice de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés,
– d’aides financières de l’Agefiph (prime à l’insertion, formations spécifiques, aide à la création d’entreprise, ou à l’aménagement de poste…),
– d’une aide spécialisée à la recherche d’un emploi,
– d’aménagements d’horaires dans l’entreprise ou de règles particulières en cas de rupture de son contrat de travail, comme le doublement de la durée du préavis de licenciement.
– d’un accès facilité à la fonction publique, par concours ou par recrutement contractuel spécifique, avec la possibilité d’aménager le temps de travail.

Une fois la RQTH obtenue, libre à vous d’en parler (ou non !) à votre employeur. C’est un atout à utiliser quand le besoin se fait ressentir.

Par ailleurs, les personnes qui ne peuvent plus travailler pour raison de santé ont aussi la possibilité de demander le versement d’une pension d’invalidité (calculée sur le montant de votre salaire au cours de vos dix « meilleures » années professionnelles), ou, pour les personnes qui ont peu travaillé au cours de leur vie, une Allocation pour adulte handicapé (AAH). La pension d’invalidité est versée par la Sécurité sociale (plus d’informations sur le site de l’assurance maladie (Ameli) ou dans votre caisse d’assurance maladie). Attention, la MDPH n’a rien à voir avec la Sécurité sociale – ne pas les confondre ! C’est à la MDPH que l’on fait sa demande de RQTH, de carte d’invalidité et c’est la commission de la MDPH qui accorde l’AAH. Pour plus d’information sur la MDPH, il existe un numéro vert pour chaque département (également plus d’information sur le site web des MDPH).