Risque de second cancer

Parce qu’ils endommagent aussi les cellules saines, les traitements par radiothérapie ou chimiothérapie peuvent induire un autre cancer, plusieurs années après la première maladie. Ces cancers secondaires sont à distinguer des récidives tardives qui, même si elles sont rares, peuvent également survenir plusieurs années après le traitement.
Globalement, moins de 10 % des adultes traités pour un cancer pédiatrique ont eu un second cancer dans les 30 ans après le premier traitement.
Des tumeurs peuvent survenir au niveau du sein, de la thyroïde, du cerveau, des os ou plus rarement ailleurs.
Certains anciens patients ont développé des leucémies (maladie du sang) secondaires. Celles-ci sont survenues le plus souvent dans les 10 ans après le premier diagnostic, lorsque des doses importantes d’alkylants, d’anthracyclines ou d’épipodophyllotoxines avaient été administrées. Les doses ont été régulièrement réduites depuis plusieurs années, limitant les effets nocifs liés à ces chimiothérapies.

Les résultats montrent que le risque de second cancer est plus élevé pour certains groupes d’anciens patients :
– les femmes plus que les hommes ;
– les personnes plus jeunes au moment du traitement ;
– les patients ayant reçu de la radiothérapie, en particulier à proximité du cou (risque thyroïdien), ou au niveau du thorax (risque de cancer du sein) ;
– les patients ayant reçu des médicaments de la famille des anthracyclines ou de la famille des épipodophyllotoxines ; les patients ayant reçu des doses importantes d’alkylants (uniquement pour le risque de leucémie). L’utilisation de ces chimiothérapies a diminué avec le temps (on parle de « désescalade thérapeutique »), limitant leurs effets nocifs.

Plus rarement, quelques personnes ont une prédisposition génétique à développer un cancer, qui peut être soupçonnée dans le cas de cancers survenus à un âge jeune chez d’autres membres de la famille, à des générations successives. C’est donc l’analyse des antécédents familiaux, grâce à la reconstitution de l’arbre généalogique de la famille, qui permet d’évoquer ce risque. Il s’agit d’une situation rare, mais si tel est le cas, le médecin traitant peut vous orienter vers une consultation spécialisée de génétique au cours de laquelle sera discutée de l’opportunité de faire une recherche génétique spécifique.

Sources :
Résultats de l’étude FCCSS sur les risques de tumeur secondaire

EN PRATIQUE

Pour la majorité des anciens patients, le risque est modéré et aucun examen de dépistage n’est à envisager mais il est important que vous connaissiez les détails des traitements que vous avez reçus pour déterminer si vous êtes à risque. Si tel est le cas, votre médecin vous recommandera le dépistage approprié (IRM des seins, échographie de la thyroïde, recherche de sang dans les selles par un test immunologique, frottis, etc…).

Un programme national de dépistage du cancer du sein et de la thyroïde est actuellement en cours en France. Ce dépistage est entièrement pris en charge et remboursé. Pour en savoir plus

J’ignore les détails des traitements que j’ai reçus enfant ou adolescent, comment faire ?

Vous pouvez contacter le médecin ou le service qui vous a traité(e) dans l’enfance ou l’adolescence pour obtenir une synthèse détaillant les traitements que vous avez reçus et des recommandations personnalisées. En savoir plus

Pour tout le monde, y compris les personnes qui n’ont pas eu de cancer pédiatrique, le risque de cancer augmente avec l’âge et les recommandations qui sont faites à tout le monde sont valables, pour dépister le cancer du sein ou du colon (dès 50 ans), le cancer du col de l’utérus (par frottis, tous les trois ans, entre 25 et 65 ans), de la peau (en cas de tâche suspecte).

Il est important de se souvenir que tous les adultes peuvent minimiser le risque de cancer en adoptant des habitudes de vie saines :

  • éviter ou arrêter de fumer,
  • ne pas s’exposer au soleil sans protection, en particulier au niveau des zones irradiées,
  • avoir une activité physique régulière (au moins 3 fois par semaine) adaptée à son état de santé,
  • limiter sa consommation d’alcool,
  • avoir une alimentation saine privilégiant les fruits, les légumes et fibres et limitant les graisses d’origine animale,
  • ne pas recourir aux drogues illicites.

La vaccination précoce contre certains virus peut diminuer le risque de développer un cancer du col l’utérus ou un cancer du foie et doit être envisagée avec le médecin traitant.

Quels sont les signes qui doivent alerter ?

    Il est conseillé de consulter un médecin si l’un des signes suivants apparait :

  • grain de beauté qui change d’aspect,
  • palpation d’un nodule dans le cou, le sein ou en tout autre endroit,
  • douleurs persistantes inexpliquées,
  • troubles digestifs persistants,
  • saignements inhabituels,
  • fatigue importante et anormale,
  • perte de poids importante (et involontaire).

Pour en savoir plus : Lisez la fiche sur le dépistage des tumeurs bénignes et des autres cancers de la SFCE (Société Française de Lutte contre les Cancers et Leucémies de l’Enfant et de l’Adolescent).

  • Comment savoir quels sont les risques qui me concernent ?

    Rendez-vous sur la page « Ma santé » de ce site : en savoir plus